Alexandre Thouant, saxophoniste alto, répond ici à son expérience personnelle du stage. Formé pendant 7 ans au Conservatoire du 12e arrondissement de Paris avec M. Gateau, puis pendant 3 ans au Conservatoire de Bagneux avec Jean-Louis Chautemps, Alexandre possède une riche expérience musicale. Il a évolué dans divers styles, du hard rock avec Les Thermos Nucléaires (4 ans) jusqu’à la fanfare de Banlieues Bleues (15 ans). Stagiaire régulier de Jazz Campus depuis 20 ans, il partage sa passion dans plusieurs grands ensembles comme Le B12 dirigé par Gilles Fournier, La Fanfare au Carreau de Fidel Fourneyron, La Banda de Carloforte de Mario Provencal, et La Grande Soufflerie d’Emmanuel Bex. Son engagement artistique se concentre avant tout sur le travail de musicien de pupitre au sein de ces formations.
Peux-tu décrire ton ressenti général sur le stage avec Andy Emler ?
Je connaissais très bien Andy en tant que musicien, pour l’avoir suivi depuis ses débuts, mais j’ignorais tout de sa pédagogie. Je ne pensais même pas qu’il enseignait ! Ma surprise n’en a été que plus grande. Grand pédagogue, didactique, efficace, respectueux et patient, il a su, en s’appuyant sur ses pratiques et ses exercices, former un groupe cohérent et efficace.
La musique est pleine de fragilités que, souvent, Andy a évoquées — y compris les siennes, ce qui est encore plus surprenant. C’est une preuve supplémentaire que le jazz est un genre musical en mouvement, qui se nourrit de chacun de nous. L’honnêteté évite tous les écueils.
Quelles ont été les découvertes ou techniques les plus marquantes pour ta créativité personnelle et collective ?
Rompu aux stages depuis des années, j’avais déjà rencontré et pratiqué les techniques utilisées : je suis un vieux et sérieux stagiaire ! Il n’y a pas eu de grande découverte, hormis leur utilisation, leur chronologie, leurs enchevêtrements et leur pertinence. Un 360° massif.
Comment as-tu intégré les « raccourcis pédagogiques » autour des chemins harmoniques et de l’approche modale dans ta pratique musicale ?
Je ne suis pas une référence « harmonique », ayant pris une voie intuitive et dynamique. Toutefois, j’ai ressenti que l’utilisation des gammes diminuées ouvre des champs immenses et moins sclérosants que d’autres. Les couleurs musicales ainsi créées me semblent bien correspondre à notre temps, et elles font écho aux chemins ouverts par les grands compositeurs du XXe siècle.
En quoi la création collective et l’échange vocal/instrumental ont-ils modifié ta manière d’aborder la musique et l’improvisation ?
Elles ne l’ont pas modifiée, mais ont apporté une grande cohésion et certainement plus de sérénité.
Quel impact ce stage a-t-il eu sur ton jeu, ta composition ou ta vision musicale ?
Une vision musicale pleine d’oxygène et de pertinence.
As-tu un souvenir particulier ou un moment fort lors du concert de clôture en trio d’Andy Emler qui t’a inspiré ?
Le trio est une forme musicale rare, car exigeante : trois individualités, trois leaders, mais qui construisent ensemble sans qu’aucun ne prenne l’ascendant. Pour cette raison, j’ai toujours eu des réticences.
Ce trio est en pleine harmonie : un bloc, un seul discours, un tapis pour tous les possibles. Les tintements polyphoniques des cymbales du dernier morceau évoquaient avec grâce un horizon, et son futur proche.
« une abstraction lyrique qui concourt à édifier une histoire, une fiction mentale dont on suit les épisodes à la sortie de chaque album, sur le label de la Buissonne. A suivre le tout dernier dont nous avons eu la primeur ce soir, en mars 2026 There is another way.Et l’on aime suivre leur own way. On souhaite donc que ce T.E.E nous fasse encore voyager longtemps, que ce bel E.T.E persiste dans sa démarche esthétique tout en gardant ce désir et plaisir communs du jeu »
Sophie Chambon dans Jazz Magazine à propos du concert du Trio ETE le samedi 23 août : Final de Jazz Campus en Clunisois par Trio Emler Tchamitchian Echampard