Compagnie aime l'air

Column by Xavier Prévost on the latest jazz news

IN FRENCH ONLY La veille de l’enregistrement, en août 2021, les spectateurs du festival Jazz Campus en Clunisois avaient eu la primeur de quelques extraits de ce nouveau programme. Et il avait déjà été donné en décembre 2020, pendant le deuxième confinement, pour un concert sans public au Triton, capté en vidéo et accessible sur le site en janvier 2021 (https://vod.letriton.com/les-concerts-en-replay/19122020-20h30.html).Puis repris en juillet 2022 au Festival Radio France Occitanie Montpellier.

J’avais écouté cette musique au Triton puis à Montpellier, mais l’écoute du CD fut pour moi comme un bonheur tout neuf.

L’écriture hardie, exubérante, est toujours là, au service des membres du groupe, choisis autant pour leur singularité que pour leur sens du jeu collectif. Et la présence de Nguyên Lê, en invité sur les deux dernières plages, est plus qu’un clin d’œil aux origines de l’orchestre : le guitariste, tout comme François Verly et Philippe Sellam, était dans le groupe avant même qu’il ne s’appelle MegaOctet.

Mais l’écriture n’est pas qu’exubérante : elle traque la profondeur, l’émotion et la complexité, tout en demeurant toujours au plus près de la sensation immédiate. C’est comme un tour de force, et sans doute un manifeste de ce que l’art (le Grand Art) doit être. La diversité des modes de jeu des solistes se fond dans un acte totalement partagé. Et la composition intègre tous les langages (et ils sont nombreux!) où Andy Emler se plaît à gambader. Mais ce qui tend à prévaloir, c’est la volonté du leader de magnifier le groupe, et ses membres, par son écriture comme par sa direction d’orchestre. Exemplaire en somme, et profondément jouissif !

Xavier Prévost

Partagez cette actualité